Alors que les missions gouvernementales, chartes et rapports ayant pour objet l'éthique de l'intelligence artificielle se sont multipliés ces derniers mois, quelle est l'origine de ce champ polysémique ?
Et quelle est la place des acteurs privés dans la promotion de cette notion ?
L'« éthique de l’intelligence artificielle » n'est pas quelque chose de nouveau, mais si elle animait des débats assez confidentiels dans des cercles scientifiques dans les années 80, elle est apparue dans l’espace public au milieu des années 2010 et ne cesse depuis de faire l’objet de chartes, conseils d’experts, rapports et autres missions gouvernementales.
Mais à qui doit-on la publicisation de "l’éthique de l’IA" dans les années 2010 ? Et bien c’est une question à laquelle s’est intéressé un groupe de chercheurs en sciences sociales dans un des derniers numéros de la Revue Réseaux, et la réponse peut paraître surprenante. Ce ne sont pas comme l’on pourrait se l’imaginer les gouvernements ou les organisations internationales qui ont investi ce champ de l’ « éthique de l’IA », mais bien des acteurs privés impliqués eux-mêmes dans le développement de l’intelligence artificielle. Ainsi en 2015, c’est le Future of Life Institute qui alerte pour la première fois sur les risques existentiels liés à au déploiement d’une IA forte, en publiant une lettre ouverte signée par plus de 10 000 spécialistes du sujet, pour beaucoup issus de la sphère privée.
SOURCES :
« Éthique de l’IA » : enquêtes de terrain | Cairn.info
https://shs.cairn.info/revue-reseaux-2023-4?lang=fr
"Les prochaines années seront ainsi décisives pour analyser la pertinence de ce champ récent de l’ « éthique de l’IA » : nous verrons à travers les textes adoptés par les pouvoirs publics et leur application concrète dans différentes régions du monde, dans quelles mesures cette « éthique » de l’IA aura été conçue pour protéger effectivement les citoyens des réels dangers de l’intelligence artificielle."
SOURCES :
L'article aborde les dilemmes éthiques de l'intelligence artificielle dans divers domaines :
L'IA peut reproduire des préjugés de genre, comme le montrent les résultats de recherche biaisés. L'UNESCO recommande de minimiser ces biais dans les algorithmes. L'IA dans les systèmes judiciaires peut améliorer l'efficacité mais pose des questions éthiques, notamment sur la transparence et les biais potentiels. L'IA peut créer des œuvres d'art, soulevant des questions sur la propriété intellectuelle et les droits d'auteur. Les véhicules autonomes doivent prendre des décisions morales en cas de danger, ce qui soulève des dilemmes éthiques importants.
L'UNESCO a adopté des recommandations pour encadrer l'éthique de l'IA et éviter les biais et les injustices. Voilà, un résumé bien rempli!
Évolutions de l’Intelligence Artificielle : quels enjeux pour l’activité humaine et la relation Humain‑Machine au travail ?
SOURCES :
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Erol GIRAUDY
Guild4ai – Le cercle de l’IA - Guild4ai https://guild4ai.ai/
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